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El Ajouad (Les généreux)

  • El Ajouad (Les généreux)
Date de création : 22/05/2003
Genre : Théâtre
Durée : 60
Rubrique : Théâtre

d'Abdelkader Alloula
Traduction Messaoud Benyoucef
Adaptation Arnaud Meunier
et Eddy Pallaro
Cie de la Mauvaise Graine (Paris)/
Cie El Ajouad (Oran)

Mise en scène : Arnaud Meunier
Assistante à la mise en scène : Bérangère Vantusso
Scénographie et costumes : Camille Duchemin
Lumière : Chaker Mahjoub
Son : Benjamin Jaussaud

Avec : Rihab Alloula, Jamil Benhamamouch, Laure Bonnet, Stéphane Brouleaux, Antoine Brugière, Anne-Catherine Chagrot, Philippe Durand, Fethi Guellil, Nabila Guermesli, Azzeddine Hakka, Habib Lardjam, Kheïreddine Lardjam, Abdelkader Maghraoui, Nathalie Matter, Eddy Pallaro, Ludovic Pouzerate, Djamila Semmoud

Production déléguée : Forum Culturel de Blanc Mesnil – scène conventionnée
Coproduction : Compagnie de la Mauvaise Graine / MTD Epinay /
Centre Culturel Aragon Tremblay en France


Projet de jumelage théâtre franco/algérien
Première étape de création
Compagnie de la Mauvaise Graine (Paris) / El Ajouad (Oran)
Mise en scène Arnaud Meunier

La compagnie de théâtre la Mauvaise Graine est en résidence au Forum culturel de Blanc-Mesnil depuis septembre 2000. Arnaud Meunier, directeur et metteur en scène de la compagnie s'est rendu en décembre 2001 à Oran à l'invitation de Madame Raja Alloula afin de travailler avec la jeune troupe El Ajouad. Il s'agissait de conduire un stage de formation et de recherche autour du travail de l'acteur. La rencontre a donné lieu à un projet de jumelage entre les deux compagnies et à la mise en chantier des Généreux*.
"La proposition m'excita beaucoup même si, je dois l'avouer, j'étais un peu réticent à me rendre en Algérie. La seule image que j'avais de ce pays se résumait alors à celle transmise par les médias français…
J'imaginais un pays aux allures proches de ce que je connaissais du Maroc ou de la Tunisie, mais qui serait resté en arrière, coupé du monde, comme figé dans un autre temps. Quant à ces jeunes comédiens algériens, je les supposais trop rapidement mûris par la souffrance et la violence… Rien de tout cela ne fut vrai.
J'ai découvert un groupe de jeunes gens enthousiastes et plein d'énergie, qui défend avec rage l'écriture d'Abdelkader Alloula et manifeste un réel désir de théâtre.
L'idée de procéder à un jumelage entre les deux compagnies a mûri. Chaque comédien aurait son double dans l'autre pays. A l'occasion de la venue en France en 2003 pour la tournée du Voile, des jeunes comédiens oranais, les deux troupes – El Ajouad et la Mauvaise Graine – se retrouveront à l'occasion d'une résidence intensive de trois semaines afin d'aboutir à la présentation d'un objet théâtral commun dans les deux pays et dans les deux langues.
2003 - Année de l'Algérie en France - est l'occasion inespérée de pouvoir rendre son visage à ce pays et à son peuple dont l'histoire reste indéfectiblement liée à la nôtre.
C'est par la confrontation des deux jeunesses qui n'ont pas grandi ensemble mais qui peuvent, comme je l'ai moi même perçu, ressentir cette familiarité que nous pourrons poser les premières pierres d'une maison commune et permettre peut-être ainsi que de jeunes artistes algériens retrouvent une place et un sens à leur travail dans la société algérienne.
J'ai choisi de mener ce travail de résidence autour de la pièce El Ajouad (Les Généreux) d'Abdelkader Alloula, d'une part, parce que l'histoire de cette troupe est intimement liée à la figure du poète assassiné en 1994 ; d'autre part parce que son "Théâtre du dire" présente de multiples similitudes avec le "Théâtre de parole" de Pier Paolo Pasolini qui constitue aujourd'hui l'axe essentiel de recherche et de création de notre compagnie en France".

rnaud Meunier.

* : Première œuvre du dramaturge traduite et montée en France


El Ajouad (Les Généreux)


Ecrite et réalisée par Abdelkader Alloula
Produite par le Théâtre Régional d'Oran en 1985.

Premier Festival National du Théâtre Professionnel (octobre 1985) :
Prix du meilleur spectacle
Prix du meilleur texte
Premier prix de l'interprétation masculine décerné à Sirat Boumédiène
Deuxièmes Journées Théâtrales de Carthage (novembre 1985) :
Mention spéciale du jury pour le texte
Premier prix de l'interprétation masculine décerné à SIrat Boumédiène


El Ajouad - Les Généreux ! Le titre réveille de lointaines résonances de poésie épique et annonce la geste de modestes héros de l'ombre, ignorants de leur grandeur. La pièce est architecturée en trois tableaux :
Un syndicaliste, Errabouhi Habib, attendri par l'état d'abandon des animaux du zoo du jardin public de sa ville, instaure une "structure parallèle" pour les soigner et les nourrir. En suppléant à la carence des responsables officiels, il sème chez eux - à son insu - l'émoi et la suspicion et suscite de leur part un branle-bas de combat dans lequel ils investissent toute une énergie dévoyée. Ils produisent un discours qui met à nu leurs petits intérêts et les expose aux traits d'ironie du nourricier improvisé.
Menouar, le concierge d'un lycée, prend soin du squelette de feu son ami le cuisinier Akli qui, avant sa mort, en avait fait don aux lycéens comme gage de sa participation posthume à la construction d'une société nouvelle, lui qui, auparavant, avait participé à la lutte armée. Une double leçon se déroule dans la classe de sciences. Un double discours, en chassé-croisé, est tenu aux élèves : celui du savoir scientifique précis et impersonnel que l'enseignante développe sur la constitution anatomique du squelette humain ; celui, émotionnel et éthique de l'ami du défunt pour ranimer l'image généreuse du disparu et transmettre ses aspirations aux héritiers de ses os.
Un petit employé d'hôpital, Djelloul Lefhaïmi, se lance dans une course frénétique autour des différents pavillons qui intrigue et inquiète ses compagnons de travail. Ses réactions intempestives mues par sa générosité mais jugées contraires au règlement lui ont valu d'être plus d'une fois traduit devant le conseil de discipline et déplacé d'un poste de travail à un autre pour terminer à la morgue qui jouxte la sortie, dernier poste avant l'expulsion en cas de récidive. C'est pourquoi l'incorrigible raisonneur court éperdument dans les allées de l'hôpital pour calmer ses nerfs soumis à une nouvelle épreuve : Un des "cadavres" de la morgue - attendant que se libère un casier de la chambre froide pour y être installé - s'est avisé de quitter son brancard sous le regard sidéré de Lefhaïmi et de l'interpeller comme s'il était Azraïl en personne, l'ange de la mort. En fait, il s'avère qu'une erreur d'affectation a conduit un malade évanoui à la morgue à la place d'un autre décédé laissé sur place.
Entre ces trois scènes s'intercallent des intermèdes poétiques chantés qui introduisent des modulations du texte sur la même thématique.

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