Diplômée de Sciences-Po Paris, Lauranne s'ennuyait sec en prep'Ena et passait de moins en moins temps à réviser son droit constitutionnel et de plus en plus à dévorer les inépuisables videothèque et bibliothèque de ses fantasques voisins, Agnes et Daniel Riche. Elle développe alors une fascination quasi-malsaine pour la filmographie de Roger Corman (référence qui fait tâche dans ses copies de culture générale).
Daniel Riche, malheureusement décédé aujourd'hui - il doit vraisemblablement partager avec Lucio Mad un coin de paradis réservé aux scénaristes loufoques et touches-à-tout - finit par la prendre en pitié et lui présenter le producteur Jean-Pierre Alessandri qui était alors à la recherche d'une "tête bien faite" pour effectuer une étude de marché sur l'industrie du cinéma commanditée par un groupe dénommé alors Générale des Eaux. C'était l'époque où Lawrence Bender se rongeait les ongles à Cannes en se demandant comment le public allait recevoir "Reservoir Dogs" et où les studios de Boulogne Billancourt et de Babelsberg étaient rachetés par Catherine Mamet.
Puis, après avoir administré une compagnie de danse contemporaine et coordonné la production de plusieurs séries de dessins animés, Lauranne a obtenu une bourse "jeune producteur de cinéma" octroyée par la Fondation Jean-Luc Lagardère, avec le projet d'un jeune graphiste et réalisateur nommé Pierre Laffargue. Elle produira finalement une série télévisée réalisée par son complice, "Belle à Mourir". C'est à la même époque qu'elle rencontre Marco Cherqui et le rejoint dans l'aventure Chic Films.
Souvent considérée comme opiniâtre, voire têtue, Lauranne a employé 150% de ces "qualités" dans la production exécutive de Black. Surnommée "Mamma Simba" par son armée de régisseur sénégalais, cette phobique des pétards du 14 juillet s'étonne encore de s'être autant amusée à organiser des explosions de 4X4 en plein Dakar en coordonnant une équipe de cascadeurs exclusivement francophones et des pyrotechniciens sud-africains bien entendu anglophones.
Tâche moins rude, quoiqu'il en soit, que d'imposer une action comedy au casting quasi-intégralement Black au marché de la distribution et de l'exploitation salle en France.