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Elf : Une Afrique sous influence

  • Elf : Une Afrique sous influence
Genre : Politique
Type : Documentaire
Titre original :
Pays principal concerné : Rubrique : Cinéma/tv
Année de réalisation : 2000
Format : Long
Durée : 145 (en minutes)

Comment est née la multinationale Elf ? Quelle a été son action en Afrique ? Réalisé pendant l'affaire Elf, ce documentaire illustre le soutien d'Elf à des dictatures, les nuisances de l'exploitation pétrolière, le financement de partis politiques français, les commissions occultes. Le grand intérêt de ce documentaire réside dans ses nombreux interviews de personnalités françaises : des directeurs d'Elf, des responsables de services secrets, des responsables politiques, tous tenant des propos pour le moins éloquents...

Comment fonctionne la multinationale du pétrole ? Après avoir éclairé dans la première partie, "ELF : Les chasses au trésor", quelques-unes des pratiques occultes du groupe depuis les années 80, " ELF: Une Afrique sous influence" démontre de manière édifiante le rôle d'Elf dans la politique néocoloniale française en Afrique. Avec les témoignages des acteurs directs, dont certains s'expriment pour la première fois...

"Elf : une Afrique sous influence" décortique le rôle historique d'Elf dans le néocolonialisme "à la française", notamment au Gabon, au Congo et en Angola. Le film montre comment s'est mis en place, au lendemain de la décolonisation, une grande machine occulte de domination, conçue, développée et protégée par l'État. Structurée autour des témoignages des principaux acteurs, décideurs politiques, ambassadeurs, conseillers "spéciaux", responsables des services de renseignements et "honorables correspondants", l'enquête décrit le développement et le fonctionnement du système de De Gaulle à François Mitterrand et Jacques Chirac : réseaux de renseignements et d'influence, protection des régimes en place, politique du secret, contrôles économiques, luttes avec les compagnies étrangères, circuits financiers occultes...Le documentaire de Jean-Michel Meurice, Fabrizio Calvi et Laurence Dequay montre comment le groupe public a confondu les intérêts de l'entreprise avec ceux de l'Etat. Plusieurs entretiens inédits sonnent comme des révélations : Maurice Robert, ancien officier des services secrets, raconte son recrutement par Elf, dans les années 70, comme chargé de mission puis sa nomination d'ambassadeur de France au Gabon et son rôle de conseiller du président Gabonais. Suivent les entretiens de Pierre Marion, patron des services secrets sous Mitterrand, qui raconte sa découverte et ses heurts avec les réseaux d'influence parallèles en Afrique, de Claude Cheysson, ministre Français des relations extérieures entre 1981 et 1984, qui confirme l'attitude, toute personnelle, de François Mitterrand à l'égard de ses homologues Africains. Le documentaire ne fait pas l'impasse sur les bouleversements politiques et les guerres découlant de ces activités occultes : les contacts pris par le groupe Elf avec la rébellion angolaise sont narrés dans le détail, son rôle dans la guerre civile au Congo est expliqué...La contradiction devient plus qu'évidente, si le pétrole cause la richesse des uns, il est "une richesse calamiteuse " pour les peuples africains.


2000 - Fabrizio Calvi, Jean-Michel Meurice, Laurence Dequay
2h25 minutes - Français

A propos d'Elf :

Dès sa création en 1967, Elf se situe d'emblée au-dessus des lois. Sorte d'annexe de l'appareil d'État, la société publique dépend directement de l'Élysée, au grand dam de ses autorités de tutelle. Pour le pouvoir gaulliste, l'enjeu stratégique est de taille : il faut trouver et exploiter des gisements de pétrole en Afrique noire pour compenser la perte de l'Algérie (qui fournissait un quart des besoins de la France avant l'indépendance). Pour assurer la sécurité de ses installations et de ses hommes, Elf met en place un implacable système de domination : services secrets privés (avec le recrutement d'anciens officiers du SDECE), financement des gouvernements, intervention dans la nomination des fonctionnaires, pots de vin... C'est le temps de aventuriers, des baroudeurs et des réseaux dans lesquels se mêlent les intérêts de tout le monde. Symbole de cette confusion : Maurice Robert. Après avoir été officier du SDECE, puis chargé de mission auprès du PDG d'Elf, il est nommé ambassadeur de France au Gabon en 1979. L'élection de François Mitterrand en 1981, ne modifie en rien le système. Albin Chalandon, président d'Elf depuis 1977, est maintenu à son poste. Le nouveau directeur de la DGSE, Pierre Marion, a beau se plaindre de la concurrence d'Elf (!), l'Élysée refuse d'intervenir. De son côté, la compagnie pétrolière multiplie les réseaux, notamment en Angola. Dans ce pays déchiré par la guerre civile, Elf reverse les dividendes du pétrole soit au gouvernement Dos Santos, soit aux rebelles de l'Unita en fonction du rapport de force - offrant ainsi aux deux camps les moyens de financer la poursuite de la guerre... C'est que, depuis l'arrivée de Loïk Le Floch-Prigent, en 1989, on privilégie le pragmatisme. Au Congo, par exemple, après avoir financé sa campagne présidentielle, Elf refuse d'avancer 10 milliards de francs CFA à Pascal Lissouba pour payer les salaires à la veille des législatives. Surpris et acculé, Lissouba est contraint de signer un accord catastrophique (taux d'intérêts énormes, réserves pétrolières gagées pour dix ans) avec une compagnie américaine. Puis il exige de pouvoir contrôler la quantité de pétrole extraite par Elf. Les relations se dégradent... La fin d'un système ? Pas sûr. Même privatisée, l'entreprise (dirigée par Philippe Jaffré à partir de 1994) continue de fonctionner avec les mêmes réseaux : non que le nouveau président les approuve, mais parce que les mettre à jour impliquerait trop de monde... La loi du silence s'est imposée jusqu'à la fin des années 90. Jusqu'à ce qu'un banal dossier d'abus de biens sociaux se transforme en affaire d'État. Mais ça, c'est une autre histoire.


AUTEURS
Jean-Michel MEURICE
Fabrizio CALVI

REALISATEURS
Jean-Michel MEURICE
Fabrizio CALVI

PRODUCTEUR
MK2 TV

COMMENTAIRE DIT PAR
Philippe FAURE

MONTEUR
Thimoty MILLER

MUSIQUE
Gerard COHEN-TANNUGI

CADREUR
Jean-Michel MEURICE

SON
Benoit CANU
Emmanuel LEROUGE
Fanny MENIN
Geoff TOOKEY

Infos techniques
Image : couleur, noir et blanc
Langue originale : FRANCAIS
Son stéréo


Sont interviewés :

- Pierre Desprairies : Directeur des Relations extérieures d'Elf Aquitaine 1967/1973
- Maurice Robert Officier du SDECE de 1954 à 1974, Chargé de mission auprès du PDG d'Elf de 1974 à 1979 et Ambassadeur de France au Gabon de 1979 à 1981
- Robert Maloubier : Directeur administratif d'Elf Nigeria 1968/1970
- Albin Chalandon : PDG d'Elf 1977 / 1983
- André Tarallo : Directeur d'Afrique d'Elf, Président d'Elf Gabon et d'Elf Congo
- Jean-Claude Quirin : Ministère de la Coopération
- Pierre Marion : Directeur des Services Secrets (DGSE) 1981/1983
-Claude Cheysson : Ministre des Relations Extérieures 1981/1984
- Loïk le Floch-Prigent : PDG d'Elf 1989/1993
- Philippe Bohn : Elf Aquitaine International 1991/1995
- Pascal Lissouba : Président de la République Congolaise 1992/1997
- Raymond Césaire : Ambassadeur de France au Congo 1992 / 1997
- Nguila Moungounga-Nkombo : Ministre de l'Economie du Congo 1992 / 1997
- Jean-Luc Mathieu : Conseiller à la Cour des Comptes
- Denis Sassou Nguesso : Président de la République Congolaise depuis 1997
- Michel Moreau : Direction Financière d'Elf
- Dr Klaus Schucht : n°2 de la Treuhand organisme public chargé de la vente de la raffinerie de Leuna (Allemagne)
- Karel Van Miert : Commissaire européen à la concurrence
- Friedlhem Julius Beucher : député membre du SPD
- André Guelfi
- Michel Carmona
- Olivier Majorelle

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