À travers l'histoire de la construction d'un quartier de La Havane par ses propres habitants, Sara Gomez interroge, avec énergie, la société qui l'entoure, en plein chamboulement social. Elle tente de comprendre cette Révolution sans se voiler la face, en se rapprochant au plus près des marginaux, ces oubliés de la société. Le film combine admirablement bien documentaire et fiction, en mélangeant des acteurs professionnels et les habitants du quartier, pour s'approcher des transformations individuelles qui ont traversé la population cubaine d'alors. De cierta manera propose une analyse des rapports complexes existant entre l'oppression des femmes et le culte de la virilité et aborde également la question des différences de races et de classes à Cuba depuis la révolution des années 70.
Sara Gómez a été pendant longtemps la seule femme cinéaste et la seule femme noire à l'Institut d'État du cinéma de Cuba (ICAIC). Ce film est la dernière réalisation de cette jeune cinéaste qui décède à l'âge de trente-et-un ans, alors que le film n'était pas complètement terminé.
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