La presse US adore le film de Kechiche. Le public aussi.

On pensait nos cousins d'Amérique un peu coincés, voire franchement pudibonds ; on se trompait. Après la sortie de "la Vie d'Adèle" aux Etats-Unis, pas l'ombre d'un scandale en vue. Les étiquettes douteuses ("porno", "gay", que sais-je encore) n'ont pas tenu longtemps : le film d'Abdellatif Kechiche fait l'unanimité. La presse, pour commencer, adore le film : celui-ci a récolté 91% de bonnes opinions sur l'agrégateur de critiques rottentomatoes.com, ce qui en fait un des longs-métrages les mieux notés de l'année aux côtés de "Gravity", "12 Years A Slave" et "Captain Phillips".

"L'organe le plus explicite, dans la Vie d'Adèle, c'est - croyez-le ou non -, le cœur", écrit joliment Leah Greenblatt dans Entertainment Weekly. "Le fait que la nature très graphique des scènes de sexe et la durée du film semblent cohérentes avec la façon sensuelle et crue dont il célèbre la vie dans tous ses aspects, cela en dit long sur l'honnêteté et la générosité du regard de Kechiche", s'enthousiasme Justin Chang dans les colonnes de Variety. Et Richard Corliss, le critique de Time Magazine, de noter : "Au lieu de se demander pourquoi il y a tellement de galipettes dans "la Vie d'Adèle" - et il n'y en a d'ailleurs pas tant que ça : environ neuf minutes, sur près de trois heures de film -, on ferait mieux de se demander pourquoi il y en a si peu dans la plupart des autres longs-métrages. Etant donné que le sexe est une activité à laquelle presque tout le monde s'adonne - et pense encore bien davantage -, il est étonnant et déprimant de songer qu'il y ait si peu de films pour relier la vie de leurs personnages avec leurs pulsions érotiques."

Comme dans tout concert de louanges, il y a fatalement quelques fausses notes.


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