Un hommage en HD à notre fragile planète à travers la voix de ceux qui vivent là où la nature règne en maître : voilà le défi de la collection Vu sur Terre. Cette semaine, expédition au Maroc : aux confins du Haut Atlas ou du Sahara, des hommes et des femmes perpétuent les traditions en continuant à vivre en harmonie avec leur terre.

Alchimie de cultures arabes, européennes et africaines, le Maroc offre la magie exotique d'un Orient tout proche. Difficile de ne pas s'éprendre de ses lumières, elles s'impriment en vous.

Dans la région de Taliouine, Abdullah initie à la culture du safran. Cette épice millénaire garde le mystère de ses origines. On lui prête de multiples vertus et la moindre de ses poussières se monnaye à prix d'or... de l'or rouge.

Julie est infirmière, elle vit dans une vallée du Haut-Atlas, la Tessaout, à cinq heures de piste de la première ville. Cette jeune française doit composer avec les éléments pour soigner les populations isolées.

Coutumiers des longues traversées en quasi-autarcie, Ali et l'Hô sont guides sahariens. Dans les traces des mythiques caravanes du désert, ils perpétuent l'histoire des commerçants qui parcouraient le Grand Sud marocain.



COMMENTAIRE FRANCE 5
Le Maroc… pays de lumière aux mille teintes, où se mélangent cultures arabes, européennes et africaines. Ici, la nature a façonné des régions montagneuses et désertiques difficiles d'accès où des peuples ont appris à vivre presque en autarcie. Dans la région du Siroua, Abdullah et les siens vivent au rythme du safran. Depuis des générations, ils cultivent l'épice millénaire à laquelle on prête de multiples vertus. Aujourd'hui, elle se monnaie à prix d'or… rouge ! Alors chaque année, pendant le mois de la récolte, la famille consacre tous ses soins à la fleur très fragile. Plus tard, Abdullah prendra la route pour plusieurs semaines et, de village en village, partira à la conquête de ses clients. "C'est notre vie. On doit cultiver le safran, les pommes, c'est comme ça. C'est la terre qui nous nourrit !"
Dans le Haut Atlas, la Tessaout était une région, il y a peu, encore inexplorée. Jeune infirmière française, Julie y a élu domicile dans une vallée à cinq heures de piste de la première ville. Sa mission : soigner les populations isolées. Plusieurs heures de marche sont souvent nécessaires pour atteindre les villages les plus reculés. "Le temps est élastique ici. On se laisse porter car il n'y a pas le choix. On apprend à vivre à un rythme qui nous est imposé… Pas de stress possible !"
Dans le Sud marocain, Ali et l'Hô sont coutumiers des longues traversées en autosuffisance. Guides sahariens, ils perpétuent l'histoire des commerçants sur les traces des mythiques caravanes du désert. "Quand tu as marché pendant des semaines, à la fin, tu as le sentiment d'avoir accompli quelque chose, de ne pas avoir perdu ton temps… C'est dans le désert que je me sens exister… je suis en communion avec la nature. Le désert calme l'âme et l'esprit."


Entretien avec Dominique Pipat, producteur de la série
Qu'est-ce qui a poussé un aventurier comme vous à aller là où le temps s'écoule si lentement ?
Dominique Pipat : Il s'agissait, avec France Télévisions et toute l'équipe de Vu sur Terre, de décliner une collection inédite qui irait au bout de ce qui est la modernité de la communication. C'est-à-dire la diffusion classique à travers une série de 52', une autre de 26', accompagnées d'un site Internet. C'est à l'origine une idée très forte de Philippe Vilamitjana. De notre côté, nous avons mis en place le dispositif pour réaliser la série telle qu'elle est aujourd'hui : c'était ça la véritable aventure.

Quels points communs retrouve-t-on chez les personnes que vous avez croisées ?
D. P. : Dans le monde entier, on a rencontré des hommes, des femmes et des enfants qui vivent simplement et protègent leur environnement au quotidien. Des espaces où la nature est souvent violente, comme en Patagonie, dans le sud de Madagascar ou le désert d'Australie. Tous ont le sens de la rencontre, de l'échange et cette envie de nous faire mieux découvrir leur mode de vie. Et pour ceux qui ont été parachutés là-bas, celle de nous faire comprendre l'alchimie formidable qui leur a permis de s'immerger dans ce monde, au départ étranger.

Les prises de vues sont le plus souvent spectaculaires. Quels moyens techniques avez-vous utilisés ?
D. P. : Nous avons décidé de tourner en HDSR, le top de la prise de vues aujourd'hui. Les tournages ont duré entre vingt-deux et vingt-six jours, parfois simultanément dans trois endroits différents, sur une durée totale de dix mois. La vraie difficulté a été parfois de trouver un avion, un hélicoptère ou un planeur dans des lieux où il n'y a pas grand-chose. Nous avons dû mettre en place une logistique forte et complexe où tous se sont beaucoup impliqués. Une production, c'est une quantité de maillons très fragiles mais indispensables les uns aux autres.

Pourquoi êtes-vous optimiste pour l'avenir de notre Terre ?
D. P. : Il ne faut pas être idiot. Mais quelle équation voulez-vous proposer aux enfants ? Heureusement que des générations bien avant nous ont eu l'optimisme… C'est très bien qu'il y ait des regards différents sur la planète. Etre attentif aux choses négatives permet évidemment d'alerter, mais il faut savoir aussi faire aimer la planète à des gens qui n'ont pas la chance de voyager. Et à force de la faire aimer, on la défendra mieux.

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier

Série documentaire
Durée 10 x 52'
Auteure-réalisatrice : Aurélie MASSAIT
Sur une idée originale de Dominique Pipat
Production : France Télévisions / Patly Productions
Année 2009

Participation : CNC (CENTRE NATIONAL CINEMA)

Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants.

MOTS CLES
Haut-Atlas - Taliouine - Tessaout- Sahara - orient